30 janvier 2022
Les maires de Grigny (Essonne) et Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) ont signé la tribune appelant les candidats à la présidentielle à formuler leurs propositions pour les quartiers populaires. Éducation, emploi, santé… Ils veulent être des «lanceurs de solution» pour le prochain mandat.

Ils n’attendent plus que les décisions tombent d’en haut, cette fois ils veulent peser dans la campagne. Philippe Rio, maire (PCF) de Grigny (Essonne), et Catherine Arenou, maire (DVD) de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) font partie des 103 maires franciliens signataires de la tribune adressée aux candidats à l’élection présidentielle par l’association des maires d’Île-de-France (Amif).
Quoique opposés sur l’échiquier politique, les deux élus, vice-présidents de l’association Ville & Banlieue, se rejoignent sur la nécessité de faire des banlieues populaires un sujet prioritaire dans les débats.
Pour Philippe Rio, impossible de se limiter à une seule problématique. Dans la ville la plus pauvre de France où 45 % des 30 000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités, « tout est lié ».
Celui qui a inspiré le personnage joué par Isabelle Huppert dans le film « Les Promesses », pour son combat contre les marchands de sommeil, a finalement obtenu de l’État toute une série de mesures lors du comité interministériel de la Ville. Parmi elles, des nouveaux équipements sportifs et culturels, la reconstruction de deux groupes scolaires ou le financement à 100 % des travaux d’urgence de la copropriété dégradée de Grigny 2. Mais « tant de choses restent à faire ».
« Il faut mettre le paquet dans les collèges »
En matière d’éducation, « il faut mettre le paquet dans les collèges ». Par exemple, à Grigny, les enseignants restent en poste en moyenne deux ans et sept mois, « on ne peut pas faire d’éducation quand les profs veulent partir ». Plus de profs expérimentés, plus de moyens pour les fidéliser, plus de classes à horaires aménagés musique et sport… Ses propositions sont nombreuses.
Alors que dans la ville, 40 % des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage, le maire plaide pour la création de 50 000 contrats aidés pour toutes les villes de banlieue, dont 30 000 dans le milieu sportif. Il souhaite également des mini-Jeux olympiques dans les quartiers populaires cet été pour améliorer l’accès au sport.
La commune, qui compte deux quartiers de reconquête républicaine, n’a plus de commissariat. Les locaux sont bien là mais « on peut seulement y déposer plainte et c’est souvent fermé », déplore Philippe Rio.

Avec 10 000 habitants, Chanteloup-les-Vignes est une plus petite commune mais les difficultés sont les mêmes. Ici, la moitié de la population habite en quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) et 47 % a moins de 25 ans.
Pour la maire (DVD) Catherine Arenou, l’urgence « c’est de se concentrer sur les jeunes, ici ça coûte plus cher de les accompagner ». Pour cela, il faut selon elle faire perdurer les dispositifs existants. « Les cités éducatives, l’école de la deuxième chance ou les cordées de la réussite, solutions que j’ai obtenues à la force des poignets, ça fonctionne. »
Située à une heure de Paris en bus et RER, la commune compte seulement quatre médecins généralistes et aucun spécialiste. Là encore, « c’est une vieille histoire, ça fait quinze ans que Chanteloup est un désert médical, quand il manque partout, il en manque encore plus chez nous ».
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