Salon de l’AMIF 2023 : les agressions envers les maires au cœur des débats

28 juin 2023

La conférence inaugurale du Salon de l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) a été l’occasion pour les maires intervenants de s’alarmer sur la situation des élus locaux ces derniers temps.

Salon de l’Amif 2023 : les agressions envers les maires au cœur des débats

© AP – Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme et du Grand Paris, Stéphane Beaudet, président de l’AMIF, Othman Nasrou, vice-président de la région Ile-de-France, chargé de la jeunesse, et de la promesse républicaine, Eric Cesari, vice-président de la Métropole du Grand Paris et Philippe Laurent, vice-président de l’Association des Maires de France.

La matinée d’ouverture du Salon de l’Association des Maires d’Ile-de-France (AMIF) s’est terminée avec la traditionnelle conférence inaugurale. Cette année, elle avait pour thème : “Entre absence de ressources et manque de lisibilité financière : vers une crise du modèle français de décentralisation ?”. En dehors de ce thème, les intervenants ont insisté longuement sur la place qu’occupent les maires dans le paysage local.

Stéphane Beaudet, président de l’AMIF, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme et du Grand Paris, Othman Nasrou, vice-président de la région Ile-de-France, chargé de la jeunesse, et de la promesse républicaine, Eric Cesari, vice-président de la Métropole du Grand Paris et Philippe Laurent, vice-président de l’Association des Maires de France étaient présents.

1 000 maires démissionnaires depuis 2020

Année après année, enquête après enquête, la conclusion est la même : le maire reste la personnalité politique préférée des Français, malgré un essoufflement démocratique marqué. Le contexte actuel est toutefois marqué par une forte hausse des agressions physiques et verbales à l’encontre des élus locaux, rendant l’exercice de leur mandat toujours plus difficile. Depuis 2020, plus de 1 000 maires ont démissionné, et un maire sur deux envisagerait de ne pas se représenter en 2026. En 2022, le ministère de l’Intérieur évaluait l’augmentation des violences contre les élus à + 32 %.

“Quand on regarde dans le détail des chiffres des démissionnaires, on se rend compte que la plupart d’entre eux sont des maires qui ont été élus en 2020. Ils se sont donc retrouvés confrontés à la parfois dure réalité de ce qu’est être maire à notre époque. Toute cette ambiance d’agression permanente des élus locaux pèse à la longue sur tout le monde”, appuie de son expérience Stéphane Beaudet, également maire de d’Évry-Courcouronnes (91).

Emmanuel Grégoire estime, quant à lui, que ces agressions “attestent des difficultés grandissantes et du non-respect de l’autorité que vivent chaque jour les élus dans l’exercice ou du fait de leurs fonctions”.

Stéphane Beaudet, maire d'Evry-Courcouronnes et président de l'Amif à l'inauguration du salon
© AP, Stéphane Beaudet, président de l’Association des Maires d’Ile-de-France et maire d’Évry-Courcouronnes (91).

“Il faut des sanctions sévères”

Face aux violences qui sont faites aux élus locaux, “il faut des sanctions sévères envers les agresseurs pour que cette situation cesse. Il faut être exemplaire sur ce sujet”, plaide Eric Cesari. Du côté de la région Île-de-France, on veut cette sanction très dure. “Nous voulons imposer un an de prison ferme, incompressible, pour toute agression sur une personne dépositaire de l’autorité publique et envers les élus. Ça devrait être le tarif pour ce genre d’action”, détaille Othman Nasrou.

Selon Emmanuel Grégoire, certaines dispositions peuvent être importantes à prendre : “prise en compte de la qualité des victimes dans les qualifications pénales retenues, reconnaissance du délit d’outrage, réponse pénale allant au-delà d’un simple rappel à la loi, usage de la comparution immédiate ou encore de l’interdiction de séjour. L’application concrète de ces annonces doit pouvoir être vérifiable sur le terrain”.

À la fin de cette conférence inaugurale, l’ensemble des intervenants se sont accordés sur le fait qu’avant d’envisager toute sanction envers les agresseurs, il faut rétablir le lien démocratique entre les citoyens et les maires.

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