17 octobre 2022

Citant le cas d’une commune dont la facture d’énergie va passer de 1 million d’euros en 2022 à 4,3 millions en 2023, le président de l’Association des Maires d’Ile-de-France, Stéphane Beaudet, a dénoncé « une explosion des coûts à laquelle le Gouvernement ne répond pas », dans un contexte de « baisse drastique des aides de l’État depuis dix ans ». Selon les élus franciliens, leur seule marge de manœuvre reste l’augmentation de la taxe foncière, même s’ils jugent cette dernière « notoirement insuffisante » pour couvrir l’inflation des coûts, d’autant qu’une partie de la population n’y est pas assujettie.
Pour répondre aux inquiétudes, Élisabeth Borne a annoncé une hausse de 320 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement (DGF) pour l’année prochaine. L’exécutif a également décidé de permettre aux collectivités de demander un acompte sur le “filet de sécurité” annoncé cet été.
Un filet « qui ne vaut rien »
« Ce filet ne vaut rien, la moitié des communes sont incapables de savoir si elles y ont droit ou pas et elles ne pourront le savoir qu’en juillet 2023, lorsqu’elles auront leurs comptes administratifs », a réagi Jean-Philippe Dugoin-Clément, premier vice-président de l’AMIF, qui prévoit déjà des « démissions d’élus ou des budgets qui ne seront pas votés ». « Cela fait 15 ans que je suis maire et c’est la première fois que je n’ai aucune idée de la façon dont je vais pouvoir boucler mon budget », a déploré Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine (Essonne), qui anticipe une hausse « de 500 % » de la facture de gaz de sa commune.
Parmi les services publics menacés, les élus citent celui de la petite enfance, avec des ajustements possibles « sur les berceaux de crèche », mais aussi le périscolaire, ainsi que les équipements culturels et sportifs. « Aujourd’hui, réduire les dépenses ça veut dire réduire les services publics : on est en train de voir où on peut ne pas chauffer », a confié Françoise Lecoufle, maire de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).
Autre conséquence redoutée par les maires franciliens, l’arrêt contraint des investissements. « On ne va plus investir alors qu’on n’a jamais eu autant besoin de le faire au regard de l’urgence climatique et des coûts de l’énergie”, a souligné Romain Colas.
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