Le Journal du Grand Paris – L’AMIF sur tous les fronts

Le Journal du Grand Paris – L’AMIF sur tous les fronts

Désormais membre du comité des élus consulté par le gouvernement dans le cadre de la stratégie vaccinale, aux côtés des associations d’élus nationales, l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) joue à plein la carte de son réseau pour démultiplier ses actions.

Il est loin le temps des dissensions qui ont marqué la campagne pour l’élection de son président. L’Association des maires d’Ile-de-France (Amif) est passée, dès le lendemain de la désignation à sa tête du triumvirat constitué de Stéphane Beaudet, (président réélu, SE), Jean-Philippe Dugoin-Clément (1er vice-président, UDI) et Luc Carvounas (secrétaire général, PS), en mode action.

Les chantiers, en ces temps perturbés, ne manquent pas pour les maires franciliens. Depuis quelques jours, l’association est membre du comité des élus, l’instance consultative créée par le gouvernement pour élaborer sa stratégie vaccinale (voir ci-dessous). L’Amif a porté notamment, dans ce cadre, l’idée d’une carte vaccinale, territorialisant la vaccination, afin de rationaliser les procédures, d’éviter les doublons et les inscriptions multiples, sources de gaspillages.

L’association soutient également les maires quant à la prise en charge par l’Etat des dépenses engagées dans le cadre de la campagne en cours. Le montant de 50 000 euros par collectivité, pour six mois, annoncé par le ministre de la Santé Olivier Véran, ne constitue pas un plafond et pourra être abondé, se félicite-t-on dans l’entourage de Stéphane Beaudet.

La décentralisation sur le métier

L’Amif innovera lors de son prochain colloque du 16 avril (*), consacré à la résilience (approvisionnement équipements publics, gouvernance), avec une interface inspirée des jeux vidéos, rompant avec la monotonie des visio-conférences et permettant aux participants, incarnés par un avatar, de se rencontrer.

Jean-Philippe Dugoin-Clément est pour sa part l’animateur d’un groupe de travail sur la décentralisation, qui inclura un volet sur la loi 4D, dont l’examen devrait prochainement débuter au Parlement. L’échéance pour l’application du seuil de logements sociaux de 25 %, que ce projet de loi proroge au-delà de 2025, est au cœur des débats et fait l’objet d’un groupe de travail dédié. La question de l’extension à l’intercommunalité du périmètre considéré, aujourd’hui communal, est notamment débattu. Certains y voient un assouplissement de l’obligation de construire, tandis que d’autres maires considèrent qu’une telle mesure signerait in fine une dépossession de leur pouvoir de construire. Un questionnaire va être envoyé par ailleurs aux maires franciliens afin de les sonder sur leurs attentes et leur vision de ce que doit être en Ile-de-France la poursuite de la décentralisation.

Aurore Berger auditionnée

Politique de la ville, animé par le maire de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) Patrice Leclerc, autonomie financière et fiscale par Guy Geoffroy, le président de l’Union des maires de Seine-et-Marne, et Eric Berdoati (Saint-Cloud, Hauts-de-Seine), statut de l’élu par Philippe Rouleau, maire d’Herblay-sur-Seine (Val d’Oise)… de nouveaux groupes de travail ont éclos et phosphorent. Sans oublier les travaux des 13 commissions de l’Amif, qui se réunissent régulièrement en visio-conférence avec à chaque fois environ une cinquantaine de participants. La députée rapporteure de la loi portant application de la convention citoyenne pour le climat, Aurore Berger, sera auditionnée par exemple ce mercredi 24 mars par la commission transition écologique.

Enfin, l’Amif participe aux échanges menés, notamment par la préfecture d’Ile-de-France et l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), sur la vitalité des quartiers de gare du Grand Paris express. « Les maires, quelque peu échaudés par le précédent des contrats de développement territorial (CDT), qui n’ont pas tenu leurs promesses, sont ravis d’être associés à ces travaux », indique l’association.

* « Construire la résilience de nos territoires à l’épreuve des crises sanitaires et environnementales », le 16 avril, événement numérique.

« La vaccination dans les établissements scolaires ne doit oublier personne ! »
« Le maintien des écoles ouvertes en pleine crise sanitaire est une exception française dont l’Amif se réjouit. Avec seulement dix semaines de fermeture des classes, la France est bien en deçà de la moyenne mondiale qui est de 22 semaines selon les chiffres de l’Unesco », indique l’Amif. A l’issue du premier confinement en mai 2020, l’association avait salué la décision du président de la République de faire revenir à l’école l’ensemble des enfants et ce afin de ne pas creuser les inégalités sociales et territoriales. « Alors que nous entrons dans une troisième vague épidémique et la mise en place de nouvelles restrictions de circulation, l’annonce du président de la République de ce jour, d’engager prochainement la vaccination des enseignants, est une bonne nouvelle », considère l’Amif.
Stéphane Beaudet, son président, estime « que c’est une très bonne chose que de protéger les enseignants » mais il rappelle aussi « qu’ils ne sont pas les seuls à permettre aux écoles de fonctionner ». « Les communautés éducatives sont composées d’enseignants mais aussi d’administrateurs, d’animateurs, d’Atsem, de surveillants, d’agents de maintenance, d’agents d’office, de nettoyage… souligne ainsi l’association. Depuis le début de la crise sanitaire, ils ont été particulièrement sollicités pour que les locaux soient régulièrement désinfectés, que les enfants soient accueillis et puissent déjeuner dans les meilleures conditions. Ils sont, de fait, également très exposés ».
Alors que les chiffres de la contamination dans les établissements scolaires ont flambé en Ile-de-France entre le 15 et le 21 mars avec près de 6 000 élèves et 1 000 personnels contaminés et plus de 200 classes fermées, l’Amif rappelle « que c’est grâce à l’ensemble de la communauté éducative et des personnels communaux que les écoles ont pu rester ouvertes en nombre ». « Les métiers qui permettent aux enfants de pouvoir bénéficier d’une instruction doivent être inclus dans la campagne de vaccination, en évitant toute communication qui laisserait à penser qu’une hiérarchisation existe en fonction de la profession exercée… », poursuit-on. L’Amif demande donc « que l’ensemble des membres qui composent les communautés éducatives, Atsem, animateurs, agents d’office et de nettoyage, d’administration des écoles, soient vaccinés parce qu’ils sont tous en première ligne. Il y va du maintien de l’ouverture des écoles », concluent les maires d’Ile-de-France.