Les déserts médicaux font partie des grands chantiers du gouvernement en cette rentrée. Le président de l’Association des Maires d’Ile-de-France (AMIF) Stéphane Beaudet et Véronique Garnier, référente de la commission Santé et Solidarités, ont remis mercredi 31 août, le « Livre blanc de la Santé en Ile-de-France » à Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Les maires demandent notamment dans ce rapport de lier les aides aux médecins à la fois au nombre d’heures exercées mais aussi à certaines conditions comme un engagement minimal de huit ans.

Autres conditions à l’octroi de ces aides : la prise en charge de soins non programmés, l’obligation de faire des visites à domicile – éventuellement en collaboration avec des infirmières – et des tarifs avec pas ou peu de dépassements d’honoraires. En outre, l’association préconise l’installation de cabines de téléconsultation en zones d’intervention prioritaire (là où la pénurie de médecins est la plus importante, NDLR), avec un paiement par l’Assurance maladie du professionnel de santé intervenant à distance.

Les maires d’Ile-de-France ne retiennent pas de propositions contraignantes pour attirer des médecins. En juin, l’Association des Maires de France (AMF) semblait tentée par des « solutions assez volontaristes », face à « la liberté d’installation », qui permet aux médecins de choisir le lieu où ils souhaitent exercer professionnellement, et que nombre d’élus souhaitent supprimer ou du moins réduire pour lutter contre les déserts médicaux.

Les deux tiers des franciliens vivent dans une « zone d’intervention prioritaire », rappelle l’AMIF qui souhaite que soit garanti « un accès aux soins à l’ensemble des habitants de la première région de France ». Au niveau national, entre 5,7% et 11,1% de la population, selon la définition retenue des déserts médicaux, habitent des territoires sous-dotés en médecins généralistes, selon une étude de la Drees publiée en 2020 (données 2018). Soit entre 3,7 et 7,4 millions de personnes qui vivent dans une zone où ils peuvent bénéficier en moyenne de moins de 2,5 consultations par an, contre une moyenne nationale de 3,9 consultations.