Demain, quel modèle communal ?

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En plein big bang institutionnel, les maires franciliens s’inquiètent du devenir de la commune. Comment préserver sa fonction sociale et de proximité, tandis que la Métropole du Grand Paris vient d’ajouter une couche au mille-feuilles territorial déjà complexe, presque indigeste ? La remise en cause du modèle communal a rythmé le Salon de l’Amif (Association des maires d’Ile-de-France), qui s’est tenu du 12 au 14 avril derniers (cf. dossier p.8).

Réinterroger le schéma communal, c’est aussi reconsidérer “le modèle social français que les communes incarnent”, démontre Stéphane Beaudet, maire (LR) de Courcouronnes (91) et président de l’Amif. “Un repas à la cantine nous coûte 11 €, soit 5 % du budget de fonctionnement environ. Les familles payent, en moyenne, entre 1,20 € et 4 €”. Dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat (- 65 % entre 2010 et 2017) et dans un cadre plus général de rationnalisation des aides, “comment fait-on ? On augmente les impôts, on propose des repas à 10 € ?”, interroge l’élu. “Rien qu’en 2015, j’ai perdu 400 000 € de dotations de l’Etat”. Les maires sont prêts à contribuer à l’effort national, assure Stéphane Beaudet, qui regrette, en revanche, la vitesse et les proportions du mouvement. Sans parler de l’arsenal législatif lourd et compliqué à cerner : le Pacte de responsabilité et de solidarité, annoncé par le gouvernement quelques jours après les élections municipales, la Métropole du Grand Paris, les EPCI, la énième réforme des marchés publics…

Alors, comment façonner l’identité de la commune du 21e siècle ? “En essayant de faire mieux avec moins”, grâce aux start-up notamment, nouveau bras armé des maires en quête de solutions innovantes et abordables. L’Ile-de-France est un vivier d’entreprises du numérique, ce serait dommage de passer à côté. L’Amif l’a bien compris et a lancé, cette année, un concours de start-up franciliennes à l’occasion de son salon (cf. p.10). Les jeunes pousses du numérique à la rescousse des maires. La commune 2.0 serait donc la solution ? Pas que… Selon Stéphane Beaudet, les communes nouvelles permettent aussi de rationnaliser les coûts, tout en renforçant l’échelon communal. “Supprimer les 36 000 communes de France tout en conservant les 36 000 clochers, autrement dit, leur identité, c’est possible”. Le maire de Courcouronnes réfléchit justement à un projet de fusion d’ici à 2020.

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