L’élu solidaire du mois : Daniel Level, Maire de Fourqueux

Daniel Level, Maire de la Ville de Fourqueux, dans les Yvelines (78), a été désigné élu solidaire du mois car il porte haut les valeurs du Réseau des Elus Solidaires d’Ile-de-France, notamment dans le domaine de l’intergénérationnalité. Il donne ici sa vision de la mixité sociale et quelques bonnes pratiques pour favoriser le vivre ensemble.

Né à Hesdin dans le Pas-de-Calais le 30 mai 1953, il arrive en région parisienne en 1985 pour s’installer dans la commune dont il est aujourd’hui le premier magistrat. De 1995 à 2001, il occupe d’abord la fonction d’Adjoint au Maire en charge des affaires sociales et des actions intergénérationnelles. En 2004, il devient Conseiller général et Président de la commission des affaires sociales, poste qu’il occupe entre 2004 et 2011. Il devient Maire pour la première fois en 2008 et est réélu à sa succession en 2014. Il est également Président du Syndicat d’aménagement des berges de la Seine et de l’Oise et Vice-Président du service Départemental d’incendie et de secours des Yvelines.

– Pour vous, quelle est l’action prioritaire d’un Maire pour favoriser le vivre ensemble ?

Daniel Level : Pour éviter la ghettoïsation qui dégrade le lien social dans certains quartiers d’Ile-de-France, nous, Maires, devrions réfléchir ensemble aux moyens de casser cette logique.

La population de Fourqueux, comme celle de la plupart des communes, renvoie à des origines sociales et à des niveaux de vie hétérogènes. Depuis les années 1970, notre ville a connu une forte évolution démographique, mêlant ainsi une population d’arboriculteurs bien installés à de nouveaux habitants souvent plus jeunes et issus d’une culture davantage urbaine.

Or, la mixité sociale et le vivre ensemble passent par l’organisation urbaine et la répartition des logements. C’est pourquoi, nos différents quartiers se composent à parité de logements sociaux et d’habitations en accession. Notre volonté était de partager l’ensemble du village entre une population de cadres dirigeants et des personnes à revenus plus modestes : ouvriers, employés communaux…

– Dans votre commune, la solidarité s’exprime le mieux à travers quel projet ?

D. L : Les projets qui reflètent le mieux la solidarité au sein de notre commune, sont ceux qui portent sur les relations intergénérationnelles, notamment à l’école. Par exemple, tous les troisièmes mercredi de chaque mois, nous invitons les seniors de Fourqueux à partager un repas avec les enfants au restaurant scolaire. Ces déjeuners sont précédés d’un atelier cuisine où celles que j’appelle avec affection « nos mamies gâteaux » apprennent aux enfants à préparer des desserts.
Dans l’après-midi qui suit, des ateliers pédagogiques sont organisés, toujours dans cette volonté de transmission des savoirs entre générations. Un ancien jardinier de la ville accompagne les enfants pour une promenade en forêt, au cours de laquelle il leur apprend à discerner le chant des oiseaux, les différentes espèces d’arbres et de plantes. Ces expériences ont un double intérêt puisqu’elles permettent aux enfants d’apprendre de leurs aînés et sont d’incroyable outils pour lutter contre l’isolement des personnes âgées.

– Entre ressources et contraintes, comment mener à bien ce type de projet ? Quels sont les principaux obstacles rencontrés et les leviers identifiés pour les surmonter ?

D. L : Ressources et contraintes s’expriment au même niveau : elles sont matérielles. Nous avons mis à disposition des 54 associations foulqueusiennes 3000m2 de locaux. Au-delà de l’aide matérielle, et grâce au contrat social conventionné par la Caisse d’allocation familiale, nous soutenons une équipe de cadres et d’animateurs municipaux qui viennent porter main forte aux associatifs.
La limite est que nous ne pouvons pas satisfaire tous les besoins de toutes les associations, notamment en matière de prêt de salles. Gérer les horaires, le public, les besoins et même les nuisances quand vous avez des cours de batterie et Yoga…ce n’est pas toujours simple.
Mais nous avons la chance d’avoir su préserver l’identité d’un village francilien au cadre de vie remarquable. C’est une des raisons pour laquelle notre commune compte un nombre aussi important de bénévoles passionnés. Ils sont à la fois initiateurs, acteurs et consommateurs de leurs propres projets. C’est grâce à leurs engagements que la commune parvient à mener à bien ses différentes entreprises de solidarité.