Elu solidaire du mois de décembre, François Vauglin est Maire du 11ème arrondissement de Paris, un des territoires les plus touchés par les attentats, de janvier, puis de novembre. Il a su mobiliser l’ensemble de ses équipes municipales pour accompagner et soutenir ses administrés. Réputé pour sa convivialité, souvent qualifié de « petit village » en plein Paris, le 11ème arrondissement est un lieu d’expérimentation sociale favorisant le vivre ensemble attaqué par les terroristes. Le premier magistrat de cet arrondissement nous livre ici quelques recettes de solidarité communale.

Né le 22 décembre 1969 à Lons-le-Saunier, dans le Jura (39), François Vauglin réalise une importante carrière de chercheur au laboratoire COGIT (Conception Objet et Généralisation de l’Information Topographique) à l’Institut Géographique National de 1993 à 2001, avant d’occuper le poste de Directeur de cabinet de l’Adjointe au Maire de Paris chargée des associations et de la démocratie locale jusqu’en 2008. Après avoir réalisé son premier mandat comme Conseiller de Paris, délégué́ à l’urbanisme dans le 11ème, il est élu Maire du 11ème arrondissement de Paris en mars 2014.

Suite au terrible malheur qu’a subi votre arrondissement et ses habitants, avez-vous entrepris une action particulière pour renforcer l’esprit de solidarité?

Durant ces terribles événements, la Mairie du 11e a démontré de la plus belle manière qui soit que cette maison commune est un pilier essentiel de notre République. Elle a été ouverte sept jours sur sept pendant la crise, au service des nombreux habitants qui en avaient besoin. Elle a accueilli dès le soir des attentats la Cellule d’Urgence Médico Psychologique et 35 points de consultation ont été mis en place dans des salles de réunion, dans la salle des fêtes ou encore dans des bureaux d’élus. Les agents municipaux ont assuré leur devoir de solidarité.

Pour vous, quelle est l’action prioritaire d’un Maire pour favoriser le vivre ensemble ?

Le 11e arrondissement est un territoire riche de sa diversité et de sa mixité. Le projet Les gens du 11, que nous avons lancé sur Instagram au mois d’octobre et qui résonne d’autant plus suite aux attentats, l’illustre parfaitement. Nous défendons, mon équipe municipale et moi même, ce vivre-ensemble dans toutes les actions que nous menons : quand il s’agit de construire de nouveaux logements sociaux, de proposer une offre culturelle accessible à toutes et tous, de recueillir l’avis des habitants et de co-construire les grands projets urbains par exemple.

Dans votre commune, la solidarité s’exprime le mieux à travers quel projet ?

Le 11e regorge d’un tissu associatif dynamique, dense et inventif dans des domaines variés (sport, culture, coopération internationale, emploi, etc). Les structures d’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et les entrepreneurs sociaux sont nombreux, et sont mis en lumière chaque année lors de la Quinzaine de l’ESS. Les différentes collectes organisées avec nos partenaires Emmaüs et Eco-Systèmes de l’année prouvent que cette générosité et cette solidarité animent les habitants de notre arrondissement.

Entre ressources et contraintes, comment mener à bien ce type de projet ? Quels sont les principaux obstacles rencontrés et les leviers identifiés pour les surmonter ?

L’équipe municipale porte cette vision et la met en pratique dans l’ensemble de ses actions. Mais elle doit aussi permettre aux habitants de l’exprimer, et de créer les conditions propices à travers l’écoute et le dialogue permanent. Nos habitants ont plein d’idées qu’ils souhaitent mettre en œuvre et la Mairie a un rôle de facilitateur et de mise en réseaux des acteurs de son territoire. À titre d’exemple, la Bagagerie qui a été installée dans les bains-douches du 42 rue Oberkampf a vu le jour sous l’impulsion des conseils de quartier et ce projet a été soutenu par la Mairie d’arrondissement et la Ville de Paris.