Une formation sur l’archéologie préventive au SMIDF

Pour sa 21e édition du Salon des Maires d’Ile-de-France, l’AMIF en partenariat avec l’INRAP a organisé une conférence sur le rôle des collectivités locales dans le dispositif de l’archéologie préventive. Si l’archéologie apparaît souvent comme une contrainte pour les Maires, en raison d’un arrêt prolongé des travaux de chantier, cette science est pourtant essentielle. Elle confère une identité propre à la Région Ile-de-France. Convaincu de cela, le Président de l’INRAP, Dominique Garcia, a expliqué aux élus franciliens les opportunités de l’archéologie préventive en terme de cohésion sociale.

Chaque année, l’INRAP réalise près de 2000 fouilles sur l’ensemble du territoire national grâce à ses 50 centres archéologiques. 500 aménagements privés et publics sont concernés par ces fouilles et près de 2000 communes. Ainsi, l’INRAP a été le témoin de découvertes exceptionnelles en Ile-de-France, notamment sur le tracé du Grand Paris Express. Grâce à ces grands travaux, on a découvert le Paris des peuples gaulois et restitué de l’occupation de l’espace avant le phénomène d’urbanisation. En accompagnant l’aménagement du territoire du Grand Paris Express, les archéologues en partenariat avec les collectivités locales nourrissent la recherche scientifique et mettent en exergue l’histoire du territoire. Ils rétablissent l’image d’un territoire enfui qui était jusque là inconnue. Par exemple, à Arpajon, la découverte des traces d’occupation antique et médiévale témoigne des premières phases d’urbanisation. Au Fort Saint Sébastien de Saint-Germain-en-Laye, les historiens ont pris connaissance des espaces d’entrainement pour les troupes royales de Louis XIV datant de 1669-1670. Entre 15 et 30 000 soldats venaient s’entrainer afin de prendre la ville de Maastricht. De plus, depuis le mois de janvier, les fouilles préventives organisées dans la commune de Montlhéry permettent d’appréhender tous les quartiers de la ville du 13ème siècle jusqu’à nos jours. Actuellement, la fouille s’étend sur plus de 1700 m2. Enfin, à Vitry-sur-Seine, la Société du Grand Paris et l’INRAP ont sorti de terre un cimetière utilisé entre le IVe et Ve siècle, ce qui correspond aux débuts du christianisme en Ile-de-France. Ce lieu est révélateur de la proximité entre les immeubles modernes et les vestiges.

L’archéologie doit être appréhendée de manière positive par les élus, car elle valorise le territoire, unifie les habitants autour d’une histoire et d’une mémoire commune. Les Maires s’en emparent d’ailleurs en organisant des sorties culturelles pour les enfants et, plus généralement, l’ensemble de leurs administrés. « L’archéologie ne sert jamais d’otage à l’aménagement du territoire. Les archéologues sont les premiers médiateurs sur le terrain. » conclut Dominique Garcia.