ZE… bonnes pratiques territoriales en partenariat avec ZE Pros Territorial

ZE… bonnes pratiques en partenariat avec ZE Pros Territorial

 

93 – BOBIGNY ET DRANCY

La géothermie va chauffer 20 000 logements

Exit le recours au gaz et au fioul ! Après un an et demi de travaux, la ressource géothermale du sous-sol de Bobigny et Drancy commence à être exploitée pour alimenter le réseau de chauffage urbain déployé sur les deux villes. Le projet Genyo a été lancé avec le Sipperec (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication) ayant effectué l’étude de faisabilité puis la maîtrise d’ouvrage. Les travaux de forage des quatre puits de géothermie, longs de plus de deux km chacun, se sont achevés en septembre dernier et permettent l’exploitation de l’aquifère du Dogger, contenant une eau à 60°C. D’importants travaux ont ensuite été menés sur la chaufferie du réseau de chaleur de Bobigny. Enfin, les pompes pour remonter l’eau géothermale en surface ont été descendues dans les deux puits producteurs, à 400 mètres de profondeur, afin de mettre en service les deux doublets fin février. Résultat : la mise en service en octobre 2020 pour les abonnés de Bobigny le sera en octobre prochain pour ceux de Drancy.

Un investissement de 70,5 M€

Aujourd’hui, la géothermie chauffe le réseau de chaleur qui alimente déjà une quarantaine d’équipements (logements collectifs, bâtiments publics, bureaux, etc.) et 80 sous-stations situées en pied d’immeubles. En parallèle, les premières extensions du réseau réalisées sur les deux communes ont permis de raccorder de nouveaux bâtiments sur Bobigny et un quartier de Drancy. La géothermie assure aux abonnés un coût maîtrisé dans la durée, ainsi qu’une TVA réduite à 5,5 % sur leurs factures. Dès cet automne, le réseau couvrira l’équivalent de 20 000 logements (logements collectifs, bâtiments publics, équipements sportifs, etc.). Vertueux, le réseau Gényo (30 km) permet d’éviter l’émission de 30 000 tonnes de CO2 chaque année. L’investissement total s’élève à pas moins de 70,5 M€ (58 % pour les travaux de forage et de construction de la centrale, 42 % pour les travaux de réseau). Le projet a bénéficié de subventions de l’Ademe (16,9 M€), de la Région Ile-de-France (4 M€) et du Feder.

Philippe Pottiée-Sperry

93 – MONTREUIL

Les encadrants construisent ensemble

Depuis fin 2019, Montreuil s’est lancée dans le codéveloppement professionnel. Cette méthode, née dans les années 90 au Québec, consiste à se réunir par petits groupes de collègues et à suivre des étapes pour travailler sur une problématique. Ainsi, en 2020, un groupe de directeurs et deux groupes de responsables de services se sont rencontrés toutes les six à huit semaines pour aborder des problématiques professionnelles et travailler sur des solutions ensemble : « C’est de la formation entre pairs donc pas au sens classique avec un support et des experts », explique Catherine de Beer, directrice modernisation évaluation et organisation de Montreuil. Pour se lancer dans le codéveloppement, la ville a fait appel à un cabinet externe et une agent a coanimé certaines séances. Ce qui se dit en groupe n’en sort pas, sauf la liste des thématiques abordées pouvant jouer le rôle de « signaux faibles » pour cerner les besoins : « Cela nourrit le plan de formation des encadrants et peut faire ressortir d’éventuelles situations d’alerte », décrit-elle.

Des moments de respiration

Pour les cadres, ces groupes « permettent de ne pas être seul, de voir que d’autres peuvent avoir les mêmes problématiques et de construire des solutions ensemble », explique Catherine de Beer. Une collaboration d’autant plus importante « cette année, où il a fallu se réinventer en termes d’accompagnement managérial. Pour les encadrants, cela a constitué des moments de respiration ». Le codéveloppement a donc montré ses atouts et 2021 laisse une grande place aux expérimentations pour mieux collaborer et construire ensemble.

Julie Desbiolles

78 – MANTES-LA-JOLIE

La deuxième vie de la Tour Neptune

Elle a mal vieilli. Ses logements sont délabrés, ses équipements mal adaptés. A Mantes-la-Jolie, la Tour Neptune du Val-Fourré va être rénovée de fond en comble. Les travaux ont été lancés en février et la fin du chantier est fixé pour avril 2022. « C’est l’heureux dénouement d’un combat de longue haleine », assure Jean-Luc Santini, adjoint au maire chargé de l’urbanisme. Cette issue a été rendue possible par la mise en place d’une Opération de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national (Orcod-in). La facture s’élève à 3 M€, financée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah, 61 %), la Région Ile-de-France (28 %), la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (5 %) et la prime habiter mieux (4 %). La part revenant aux copropriétaires représente seulement 2 %, soit 700 € pour chacun des 72 foyers. Sans ce dispositif, certains copropriétaires auraient eu à débourser…55000€!

Un gain d’énergie de 43 %

« Les travaux vont permettre à chaque foyer de réaliser un gain d’énergie de 43% à l’avenir. Bouygues, qui assure les travaux, est engagé dans le contrat à l’atteinte de cet objectif », précise Jean- Luc Santini. Bouygues a déjà réhabilité deux autres copropriétés sur la commune en tenant cet engagement. À l’instar de la Tour Neptune, les Yvelines sont très exposées au phénomène des copropriétés dégradées puisque le département en dénombre plus d’un millier, soit l’équivalent de 4,6 % des logements en difficulté recensés par l’Anah en Ile-de-France. « La lutte contre l’habitat dégradé est une préoccupation constante. La rénovation permet bien sûr d’améliorer les conditions de vie des habitants mais aussi de renforcer l’attractivité de la ville. Nous avons aussi racheté des immeubles en centre-ville pour les réhabiliter et les mettre en location », conclut l’élu.

Stéphane Menu