Quelles solutions pour le Grand Paris du logement ?

© Publié sur «Objectif Grand Paris Magazine» le 28/09/2015

Le 24 septembre 2015, le colloque intitulé « Le Grand Paris du logement » réunissait acteurs de la profession du bâtiment et élus. L’occasion d’apporter des réponses pour produire plus de logements en Île-de-France.

« Si je suis élue, la région Île-de-France va relancer la construction », déclarait Valérie Pécresse le 24 septembre dernier, lors d’un colloque organisé par la Fédération française du bâtiment Grand Paris, la FNAIM Grand Paris et la Fédération des Promoteurs Immobiliers Île-de-France.

La candidate aux régionales, tête de liste des Républicains, a présenté son plan d’action en faveur de la construction de logements. Parmi ses objectifs, Valérie Pécresse souhaite mobiliser le foncier situé autour des lycées. Ces terrains avoisineraient les 10 millions de mètres carrés non bâtis. Ils serviraient à construire 25 000 logements familiaux et étudiants. La créatrice du « Club des Maires Reconstructeurs » porte également l’ambition de diriger l’Établissement public foncier d’Île-de-France, une institution qui, selon elle, ne serait pas assez vertueuse en matière de gestion de son patrimoine. « Aujourd’hui, cet établissement achète deux fois plus de terrain qu’il n’en cède », poursuit-elle.

Multiloc, un dispositif pour les classes moyennes

Si, du côté des constructeurs, les mesures de simplification tardent à se concrétiser, l’obtention des droits à construire fait aussi partie des freins à la mise en chantier. « Le Plan local d’urbanisme est le document le plus attaqué de France. Un recours peut être déposé sur chacune de ses 400 pages. Je suis inquiet quant à la mise en œuvre des PLU intercommunaux », déplore Stéphane Beaudet, président de l’Association des maires d’Île-de-France.

Côté investisseurs, la situation n’est pas meilleure. La loi sur l’encadrement des loyers à Paris, entrée en vigueur depuis le 1er août 2015, n’a pas que des adeptes. Gilles Ricour de Bourgies, président de la Chambre FNAIM du Grand Paris, espère l’abrogation de cette loi qui « stigmatise l’investissement immobilier ». À la place, il préconise l’utilisation d’un décret datant de 2012 visant le même objectif et qui serait moins décourageant pour les bailleurs privés.

La solution Multiloc saura-t-elle davantage convaincre ? Ce nouveau dispositif, actif dès octobre 2015, espère lutter contre la vacance et développer le logement intermédiaire. La Capitale en compterait entre 30 000 à 100 000. Le but de Multiloc est de favoriser une baisse des prix des loyers sous condition de ressources des locataires. En contrepartie, la ville subventionnera les bailleurs entre 4 400 et 14 400 euros par logement, une somme comprenant différentes incitations et garanties.

Si les bonnes intentions allaient bon train lors de ce colloque, les prospectives semblent alarmantes. D’après Christian Terrassoux, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers, l’Île-de-France comptera 14 millions de personnes à l’horizon 2030, soit 2 millions de plus qu’aujourd’hui. Conséquence : « Les besoins en logements varieraient ainsi entre 65 000 et 115 000 par an, alors que la moyenne en construction de ces dix dernières années s’élève à 51 000 logements par an », conclut Guy Marty, directeur général de l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière.

Juliette Kinkela

Retrouvez l’article sur le site du journal Objectif Grand Paris : www.objectifgrandparis.fr