Les Maires d’Ile-de-France préparent un livre blanc sur la sécurité

La Gazette des communes

Dans un entretien au Club prévention sécurité, le président de la commission sécurité de l’Association des maires d’Ile-de-France, Dominique Bailly, également maire (UDI) de Vaujours (Seine-Saint-Denis), exprime les préoccupations des élus franciliens en matière de sécurité, et annonce la publication en 2016 d’un livre blanc sur la prévention de la délinquance et la sécurité.

Vous présidez depuis le début de l’année une commission « prévention sécurité » au sein de l’Association des maires d’Ile-de-France. En quoi consiste-t-elle ?

La sécurité est un sujet sensible. Les élus de l’AMIF ont jugé nécessaire de créer un espace d’échange entre eux pour exprimer et partager leurs préoccupations. Nous prévoyons d’accueillir des experts à chacune de nos réunions.

Ce fut notamment le cas en juin dernier avec le directeur de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, Christophe Soullez, avec lequel nous avons débattu de la mesure de l’insécurité. Nous rencontrerons prochainement des représentants de syndicats de police municipale et auditionnerons le maximum de personnalités qualifiées sur les sujets qui nous intéressent.

Quelle est la composition de votre commission ?
Lors de sa première réunion, la commission a réuni 25 participants dont des maires, des adjoints, des conseillers municipaux. Notre enceinte est ouverte à tous les élus franciliens de droite, de gauche, comme du centre.

Quelles sont les préoccupations de ces élus ?
L’une des préoccupations des élus d’Ile-de-France est celle du financement de la vidéoprotection. Bon nombre de maires se plaignent de la longueur des délais pour se voir attribuer les crédits du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD). En tenant également compte de l’autorisation administrative que doit délivrer l’Etat, il faut parfois attendre un an et demi avant qu’une caméra ne puisse être installée et activée.

Une autre préoccupation concerne la formation des policiers municipaux. Nous constatons là aussi des difficultés dans l’offre de formation telle qu’elle existe en raison notamment de sessions trop espacées dans le temps. Nous estimons que les policiers municipaux, qui sont armés et dont l’action s’inscrit donc dans un cadre juridique particulièrement spécifique, devraient suivre une formation distincte des cursus traditionnels des autres fonctionnaires territoriaux.
A cet effet, nous, certains préconisent la création de centres de formation dédiés aux policiers municipaux.

Quid du « Grand Paris » de la sécurité ?
La commission porte un grand intérêt au développement de l’intercommunalité en matière de sécurité. L’avenir des polices municipales passera sans doute par le développement de polices territoriales.

Dans ma commune de Vaujours, nous avons fait le choix de la mutualisation avec Coubron, commune voisine, en recrutant ensemble deux agents de police municipale, placés sous l’autorité des deux maires. Je suis pour ma part favorable aux polices intercommunales car elles permettent d’intensifier les effectifs sur le territoire et d’élargir leur périmètre d’actions.

Dans ce domaine, l’Ile-de-France est pionnière avec des polices intercommunales d’importance comme celles de Roissy-Port-de-France et de la Vallée de Montmorency.

Quel est le calendrier de travail de votre commission ?
Nos réflexions feront l’objet d’un « livre blanc » qui dressera un état des lieux des problématiques échangées et formulera une série de propositions. Nous prévoyons de remettre le fruit de ce travail au Premier ministre en avril 2016, à l’occasion du prochain salon de l’AMIF.

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