Le 20e Salon de l’AMIF s’ouvre alors que la Région Ile-de-France et la MGP cherchent encore à articuler leur action

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« Mobilisez votre foncier, on veut travailler pour vous, avec vous », adresse à l’intention des maires Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France lors de l’inauguration du 20e salon de l’Amif, mardi 12 avril 2016, porte de la Villette à Paris. Alors que se pose la question de l’articulation entre la région et la MGP, le nouveau président LR de cette dernière, Patrick Ollier, explique que les élus avanceront dans le cadre de la loi Notre et en travaillant notamment avec la région. « La métropole n’est qu’une intercommunalité » de 131 communes, assure-t-il, comparant la conduite à tenir au sein de la MGP avec le fonctionnement de l’Amif qui « prend les maires comme ils sont élus », quelle que soit leur étiquette politique.

« 800 des 1281 communes de la région Île-de-France ont moins de 2 000 habitants », « la région doit réapprendre à se connaître », lance Stéphane Beaudet, président de l’Amif et maire LR de Courcouronnes (Essonne), dans son discours inaugural du 20e salon des maires d’Île-de-France. Il invite ses collègues élus à travailler collégialement pour « représenter toute cette territorialité très différente ». Celui qui est aussi vice-président en charge des transports au conseil régional appelle encore à « réinventer la commune du point de vue des finances » et, alors que le « fait métropolitain est enraciné », à « chercher des solutions de gouvernance » à l’échelle de la région francilienne.
« La métropole [du Grand Paris] existe depuis à peine 100 jours. Laissez-nous respirer s’il vous plaît », poursuit Patrick Ollier, président de la MGP et député-maire LR de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), quelques jours après le vote du budget primitif de la MGP par les membres du conseil de la métropole, le 1er avril dernier. « Nous [avancerons] dans le cadre que la loi nous a donné, sur la base du partenariat qui doit exister avec les collectivités, et en travaillant en bonne harmonie avec les départements et avec la région », prévoit-il. « La métropole n’est qu’une intercommunalité » de 131 communes, assure-t-il, comparant la conduite à tenir de la MGP avec le fonctionnement de l’Amif qui « prend les maires comme ils sont élus ».

NECESSAIRE ESPRIT DE « SOLIDARITE »
« Il vous revient de faire vivre cette dynamique métropolitaine de manière progressive et concertée », et « le gouvernement s’est engagé à l’accompagner », réagit, également à la tribune du salon, Estelle Grelier, secrétaire d’État chargée des Collectivités territoriales et « militante du fait intercommunal ».
« Il ne peut y avoir de progrès qui soit installé sur la division des territoires », note de son côté Pierre Mansat. Au nom de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, il évoque le nécessaire esprit de « solidarité entre les territoires d’Île-de-France », défendant l’engagement financier de la ville de Paris en faveur des autres communes, et appelle à « trouver, à travers l’institution nouvelle [de la MGP], et les liens avec la région, les voies d’un chemin équilibré et raisonnable ». Enfin, il salue « le bouillonnement extrêmement intéressant » que constituent les trois appels à projets des « Hubs du Grand Paris », « Inventons la métropole » et « Dessine-moi le Grand Paris de demain », qui demanderont toutefois selon lui « à être coordonnés ».

« LA CONVERGENCE DES GOUVERNANCES »
« Le gouvernement apportera tout son soutien aux projets de territoires structurants […], emblématique[s] de la convergence des gouvernances qui soutiendra le développement de la région capitale », poursuit Estelle Grelier. Elle note qu’il « est significatif que l’appel à projets innovant lancé par la région Île-de-France vise à la fois le développement urbain et rural de la région ». « Il n’est plus question d’opposer » ces deux types de territoires, appuie-t-elle.
Présente au salon de l’Amif, la nouvelle présidente LR de la région, également présidente du conseil d’administration de l’Epfif, appelle notamment les maires à « mobiliser [leur] foncier », citant celui des lycées devenus vétustes. « On veut travailler pour vous, avec vous », dit-elle. « Il y a 100 nouveaux écoquartiers que l’on veut créer, dites-nous vos projets ! ». « J’aime les maires », répète-t-elle.

« IL FAUT CESSER LE FEU »
« Il y a eu six années de déstabilisation des collectivités territoriales » au cours desquelles « les élus n’ont eu ni perspectives d’organisation ni perspectives financières, [maintenant] il faut cesser le feu ! », conclut le président LR du Sénat Gérard Larcher. Défendant « pragmatisme » et « stabilité », il invite ses « amis » et ses « adversaires » politiques à « mettre en œuvre la loi Notre », même si elle « n’était pas parfaite », sans chercher à revenir dessus. À quelques semaines du Congrès de l’AMF, fin mai, et espérant y apprendre une « bonne nouvelle » sur la baisse des dotations, Gérard Larcher appelle enfin à « sortir du discours incantatoire sur les normes », et à « faire comme les Néerlandais », c’est-à-dire « passer du discours à l’action ».