La lourde facture des rythmes scolaires

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Les aides obtenues par la CAF ne couvrant que 0 à 12 % de l’augmentation de ce budget, et le fonds d’amorçage de l’État étant nettement insuffisant, plus d’un tiers des communes ont dû augmenter les tarifs de prise en charge des activités périscolaires.

Pour les maires, la réforme des rythmes scolaires reste difficile à avaler. Ils continuent à réclamer une meilleure compensation de l’État. L’Association des Maires d’Île-de-France (Amif) a diffusé une étude sur ces nouvelles activités périscolaires qui «ont alourdi le budget dédié à l’éducation, un de nos premiers postes budgétaires».
Cet accroissement des dépenses «n’a souvent pas été suivi d’aides proportionnelles», affirme l’association francilienne, les aides obtenues par la caisse d’allocations familiales (CAF) «ne couvrant que 0 à 12 % de l’augmentation de ce budget, et le fonds d’amorçage de l’État étant nettement insuffisant». Dans ce contexte, plus d’un tiers des communes ont dû augmenter les tarifs de prise en charge des activités périscolaires. Les parents mettent la main au portefeuille. En ce sens, la réforme aggrave les inégalités sociales ainsi que les inégalités territoriales aux yeux de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes (Andev).

Après trois ans d’existence de ces nouveaux rythmes, 92 % des communes les ont adoptés.
Une question reste entière pour les élus: quels sont les bénéfices de cette réforme? Que penser des plaintes répétées des parents et enseignants sur la fatigue accrue des élèves? Après trois ans d’existence, les opinions sont contrastées. Si 92 % des communes ont adopté les nouveaux rythmes, 74 % des enseignants jugaient négative l’influence des temps périscolairessur le temps scolaire d’après une enquête syndicale datant de 2015, 73 % notant une baisse de concentration. L’opinion des parents était aussi peu probante, selon un sondage de l’Unaf. L’analyse de la situation plus récente conduit néanmoins à penser que la pérennité de cette réforme «s’est affermie auprès des collectivités locales mais qu’elle nécessite un véritable travail d’information des enseignants», selon Georges Fotinos, membre fondateur de l’Observatoire des rythmes scolaires.

Les résultats, ce printemps, de consultations à Paris et Arras indiquent que la majorité des parents considère que cette organisation est bénéfique pour leurs enfants tant d’un point de vue culturel et sportif que pour leur développement personnel. «Toutefois, des évolutions inquiétantes d’organisation se font jour.» Elles concernent surtout «l’allongement» de la journée des enfants à l’école, l’amplitude réduite de la semaine, l’absence d’articulation entre le scolaire et le périscolaire. Enfin, parents et enseignants soulignent souvent la fatigue des enfants. Un phénomène à prendre en compte «sous peine de valider un des arguments majeurs des acteurs opposés à cette réforme», insiste Georges Fotinos.

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