Grand Paris : le patron des maires d’Ile-de-France refait le match

Les Maires d’Ile-de-France ont tenu salon les 12, 13 et 14 avril à Paris. L’occasion pour leur président, Stéphane Beaudet (LR) de prôner une fusion entre la métropole et l’actuelle région. Une nouvelle collectivité qui doit, selon lui, accueillir une conférence des maires en son sein.
Désigné, à la faveur de l’alternance, au poste-clé de vice-président aux transports de la région-capitale, le premier magistrat de Courcouronnes (Essonne) Stéphane Beaudet (LR) ne fait toujours pas dans la langue taillée dans le bois.
En tant que président de l’Association des maires d’Ile-de-France, il rompt avec le ton consensuel des cénacles d’élus locaux. Pour lui, le Gouvernement a eu tout faux avec la métropole du Grand Paris. Morceaux choisis de ses interventions, lors du salon des maires d’Ile-de-France les 12, 13 et 14 avril.

Une région extra-large jusqu’au Havre
« Nous sommes la seule ville-monde qui n’a pas d’accès à la mer. Pour le fret et le développement économique, c’est une catastrophe. Le bon périmètre de la région correspond à un rayon de 150 kilomètres autour de Paris. Quand, en 2014, Jean-Paul Huchon (NDLR : alors président PS du conseil régional) s’est félicité que les contours de l’Ile-de-France ne bougent pas, je me suis dit qu’il n’avait rien compris au film. Au lieu d’écrire une page blanche, le Gouvernement est parti de l’existant. C’est hélas un mal très français. »

Un mariage métropole/Ile-de-France
« Je le dis et je le redis depuis 2010. La région, c’est la métropole. Je suis totalement en phase avec Valérie Pécresse (NDLR : présidente LR de l’Ile-de-France). Si la région devient la nouvelle instance métropolitaine, elle devra revoir sa gouvernance. Les maires ont pris des habitudes de travail. Ils ont construit le fait métropolitain. Si la fusion se faisait, il faudrait que les maires siègent à la région. »

Des fusions massives de communes
« Les 36 000 communes, cela appartient déjà au passé. L’Allemagne et la Belgique ont fait l’effort de reconcentrer. C’est le sens de l’histoire. Cela ne concerne pas que les petites communes. En Ile-de-France, il faudra peser dans des territoires qui feront 600 000 à 700 000 habitants dans 15 et 20 ans. Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux vont créer une commune nouvelle. Je souhaite, pour ma part, fusionner avec mes 4 voisins. Cela génèrerait 8 % d’économie de fonctionnement très rapidement. Les habitants de ma ville de Courcouronnes y sont favorables à 91 %. En Essonne, je prends mon bâton de pèlerin. Certains maires sont lucides et visionnaires. D’autres se considèrent comme des sauveurs et risquent de se prendre le mur. Ayons le courage, nous, élus, de recomposer le commune nous-même. Sinon, d’autres prendront les crayons à notre place. »

FOCUS

Le président de la métropole plutôt en phase
« Une région jusqu’à la mer, c’eut été intelligent. Nous sommes à l’étroit dans le périmètre de la métropole (…) On aurait dû supprimer les départements (…). Il est impossible de supprimer la métropole, mais il est possible de la transformer avec les maires » : le patron de la MGP, Patrick Ollier (LR) partage la plupart des vues de Stéphane Beaudet.
Le premier magistrat de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) fait même une offre à son collègue de Courcouronnes (Essonne), placé en dehors du périmètre du groupement urbain. Il souhaite que Stéphane Beaudet puisse, en tant que président de l’AMIF, participer au bureau de la MGP. « Le débat de la métropole n’est pas un débat d’aujourd’hui », prend, cependant, soin de rappeler Patrick Ollier, précisant au passage que le groupement urbain ne lève pas l’impôt mais le redistribue dans un souci de « coordination ».

Retrouvez l’article de la Gazette des Communes sur : Grand Paris : le patron des Maires d’Ile-de-France refait le match