Au salon des maires d’Ile-de-France, la transition écologique des communes fait débat

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Le Salon des Maires d’Ile-de-France organisé par l’association du même nom, l’Amif, s’est achevé le 14 avril à Paris après trois jours de débats. L’un d’eux, sur la transition écologique des communes, a permis à l’Amif de présenter les grandes lignes d’un livre blanc qui répertorie les bonnes pratiques et méthodes à la disposition des élus pour assurer cette transition.

En passe d’être finalisé et diffusé sur le site de l’Association des Maires d’Ile-de-France (Amif), le livre blanc présenté au cours d’une conférence du salon des maires de la région le 13 avril est issu d’un travail réalisé avec des élus franciliens pour « appliquer au niveau local les mesures adoptées lors de la COP 21 ». Il fait le tour des grands enjeux écologiques de la région, tant en matière de gestion durable de l’énergie, de politique d’achats écoresponsables que de rénovation thermique des bâtiments. « Ce dernier point est essentiel, cet enjeu de rénovation fait figure de priorité en se concentrant sur le parc privé des immeubles gérés en copropriété, où beaucoup reste à faire », a appuyé Joëlle Colosio. La directrice régionale de l’Ademe a invité les élus locaux à soutenir les agences de l’énergie et du climat (Alec) et à considérer le formidable potentiel de la géothermie francilienne et des réseaux de chaleur : « L’outil privilégié pour avancer est le schéma directeur des réseaux de chaleur. Il faut que les élus s’en emparent. Nous les appuierons financièrement dans ce sens ». Elle a aussi invité à traiter des enjeux de transition et d’énergie renouvelable « dans une dynamique positive et non sous la contrainte, en privilégiant la notion trop souvent négligée de plaisir en lieu et place des approches trop anxiogènes ».

Promouvoir les innovations
« Les élus doivent faire de la pédagogie et de la promotion des innovations qui sont au cœur de la ville durable », a motivé André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et vice-président de l’Amif. Il ajoute qu’il faut faire confiance aux start-up : « Encourager l’innovation permet d’optimiser les services urbains classiques. Dans ma ville, nous y sommes parvenus en encadrant les choses, par exemple par le biais d’une charte de qualité environnementale des bâtiments dès 2009, et en faisant confiance aux promoteurs et aux entreprises qui ont financé de l’innovation. Pour monter le premier smart grid de quartier en ordre de marche dans l’Hexagone, Issygrid, la collectivité n’a pas dépensé un centime ! » Ce laboratoire pour de futurs quartiers à énergie positive a également permis de tester une gouvernance collégiale, placée sous les auspices de la ville : « Ce modèle en consortium a fait ses preuves », applaudit André Santini.

Limites du tout-technologique
Pour Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement de Paris, les progrès environnementaux ne relèvent pas que d’une approche technique mais contribuent à l’attractivité de la ville : « Il faut miser sur des actions visibles des habitants. D’ici deux ans, nous réintroduirons de l’agriculture urbaine sur le toit d’un nouveau site logistique du 18e arrondissement. C’est concret, cela leur parle. Quant à la logique de faire mieux avec moins, du fait des contraintes budgétaires, elle doit nous conduire à privilégier des aménagements sobres et dont les usages vont être amenés à évoluer plus vite qu’auparavant. » Enfin Chantal Jouanno, vice-présidente chargée de l’écologie à la région Ile-de-France, a annoncé le lancement en juin d’un dispositif de financement de 100 nouveaux écoquartiers innovants : « Nous nous inspirerons, consoliderons ce qui a déjà été fait et fixerons des objectifs, l’idée étant de voir de nouveaux écoquartiers émerger en dehors des zones denses où ils se concentrent actuellement. »

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