Relations État/collectivités : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent

 

Relations État / collectivités

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent

Voulue par le Président de la République, installée par le Premier ministre dès le 17 juillet 2017, la Conférence Nationale des Territoires devait constituer le cadre d’un nouveau dialogue entre l’État et les collectivités.

La promesse était enchanteresse.  » Désormais, aucune décision gouvernementale concernant les collectivités territoriales ne sera prise sans que celles-ci n’aient été préalablement concertées  » peut-on lire sur le site de la Conférence.

Association régionale représentative des 1 281 maires d’Ile-de-France, l’Association des Maires d’Ile-de-France n’y siège pas. Pour autant, les thématiques qu’elle porte au nom des élus franciliens sont au coeur des débats de cette instance voulue par le Président de la République, qui vise à  » refonder le rôle de l’État et des collectivités territoriales dans la vie quotidienne des Françaises et des Français et d’adapter ce rôle aux transitions que notre pays doit affronter.  »

Première Région européenne et française par son PIB (30% du PIB de la France), l’Ile-de-France concentre près de 20% de la population métropolitaine. Sans bénéficier d’un statut particulier, elle est malgré tout marquée par des spécificités majeures, en témoignent une organisation territoriale particulière (Métropole du Grand Paris), des projets d’envergure comme le Grand Paris Express, sans oublier l’accueil d’événements internationaux (Coupe du Monde de Rugby, Jeux Olympiques et Paralympiques).

Lors du lancement de la CNT il y a un an, Stéphane Beaudet, Président de l’AMIF, s’était félicité que le quinquennat du nouveau Président débute par la mise en place d’une instance de dialogue avec les collectivités locales.  » Depuis des années, les relations État / collectivités n’étaient traitées que par le prisme de l’organisation institutionnelle et des échanges financiers et fiscaux  » précise-t-il.

La démarche  » jupitérienne  » impliquait  » un changement de paradigme pour traiter les transformations de notre société « , ce qui ne pouvait que rassurer les élus.

Passées les premières déclarations d’amour, les inquiétudes sont rapidement apparues. La volonté de main mise de l’État sur les finances des collectivités par une contractualisation imposée, la relégation du plan Borloo, le report du plan pauvreté, le retard du rapport Castro, n’en sont que les derniers exemples.

Quant à l’annonce de la suppression de la taxe d’habitation, si elle portait le risque de crisper les élus, elle ouvrait aussi un nécessaire débat sur la fiscalité locale.

Un an plus tard où en sommes-nous ? Les principales associations  » nationales « , invitées à siéger au sein de la 2ème Conférence Nationale des Territoires ont décidé de boycotter la réunion du 12 juillet dernier, invoquant au mieux  » un manque d’écoute « , et au pire  » un dédain prétentieux « . D’autres qui ont décidé d’y participer ont insisté sur la nécessité d’avoir  » un véritable dialogue « .

Maigre résultat après un an de  » concertation « .

Instance de dialogue et de débats, l’AMIF aurait toute sa place au sein de cette Conférence Nationale des Territoires et suggère au Gouvernement d’ouvrir une vraie  » consultation  » des élus locaux.

Et pour reprendre une formulation anglo-saxonne chère au Chef de l’État, l’AMIF lance  » Soyez moins top down et davantage bottom up Monsieur le Président ! « .

Contact presse:

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