Premier grand débat en Ile-de-France : L’acte II du quinquennat doit être l’occasion de renouveler le pacte de confiance avec les élus locaux

Premier grand débat en Ile-de-France :

L’acte II du quinquennat doit être l’occasion de renouveler le pacte de confiance avec les élus locaux

Lundi 4 février, le Président de la République était à Évry-Courcouronnes (91), où avait lieu le premier débat d’Ile-de-France voulu par le gouvernement en présence de 150 maires franciliens et de 150 responsables associatifs sur le thème de la politique de la ville.

En tant que Président de l’AMIF, Stéphane Beaudet a alerté une nouvelle fois le Président de la République sur la lassitude et la détresse des élus locaux.  » Nous avons un sentiment d’usure. Celui de devoir sans cesse accompagner des territoires de plus en plus en difficultés. Nous sommes comme la salle d’attente d’un médecin qui ne désemplit pas  » a témoigné l’élu. Mais il a aussi insisté sur le formidable potentiel de la banlieue car si les territoires ont d’énormes difficultés sociales, ils possèdent aussi des atouts incroyables.  » Il faut positiver le message de la banlieue. » a-t-il martelé.

Les maires ont été trop souvent brocardés pour leurs dépenses,  » sans que jamais on ne tienne compte de leur rôle essentiel d’amortisseur social  » a repris Stéphane Beaudet avant de poser une question au Chef de l’État,  » souhaitons-nous pour nos quartiers populaires une véritable mixité sociale ou sommes-nous destinés à n’être que des territoires d’intégration ?  »

Le Président de l’AMIF a également formulé le souhait que l’acte II du quinquennat soit l’occasion pour le gouvernement d’engager une nouvelle étape de la décentralisation,  » un nouveau pacte de confiance avec les élus locaux « .

Pendant les six heures d’échanges qui ont suivi, les élus ont balayé de nombreux sujets jusqu’alors absents des précédents débats. Le Maire de Grigny, Philippe Rio, a affirmé que la République française avait  » une dette envers les quartiers populaires « .  » Nous ne demandons pas la charité mais la justice  » a-t-il insisté. Évoquant,  » une profonde rupture d’égalité républicaine dans les quartiers populaires « , il a repris l’expression  » apartheid territorial  » lancée par Manuel Valls. Il soutient également la création d’une cour d’équité territoriale qui était l’une des mesures proposées par le rapport Borloo.

La Maire de Gentilly, Patricia Tordjman, a déploré la baisse des moyens accordés à la politique de la ville,  » alors que nous avons encore 45% de foyers fiscaux non imposables « .

Quant à Olivier Klein, Maire de Clichy-sous-Bois, il a expliqué à quel point la cohésion sociale était  » intimement liée à la vie associative « . Une vie associative pourtant  » extrêmement fragilisée suite à la fin des emplois aidés  » et pour lesquels les élus n’avaient pas encore trouvé des solutions de substitution. Avec d’autres élus, il a salué le dédoublement des classes de maternelles,  » les CP à 12 élèves, c’est fondamental « , mais souhaité un élargissement du dispositif.  » Que fait-on pour les plus grands et les études supérieures ?  » a-t-il interrogé.

Vincent Jeanbrun, Maire de L’Haÿ-les-Roses, a appelé à la mise en place d’un plan  » anti ghetto  » pour la banlieue.  » L’ANRU est sous dotée aux regards des enjeux. Monsieur le Président, réunissez une poignée de maires capables de vous aider à bâtir le plan banlieues dont nous avons besoin  » a-t-il proposé.

Les élus ont également appelé le Président de la République à leur laisser plus de marges de manoeuvre.

En réponse, le Président de la République s’est dit heureux de participer à cet échange  » libre  » et a salué le travail réalisé dans les quartiers.  » Il y a ici une pâte humaine républicaine qui s’est construite parce que les problèmes s’y sont exprimés depuis longtemps, et effectivement, cela a permis de maintenir une sorte de cohésion sociale  » a-t-il reconnu.  » Le grand débat national concerne toute la Nation. Ce qui doit en sortir, ce sont des changements de méthodes profonds (…) une nouvelle manière de penser, de décider, de porter les politiques publiques.  »

Contact presse:

Graziella RIOU griou@amif.asso.fr – 06 14 42 25 70

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© Marjolaine Roland

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