Les maires d’Ile-de-France lancent leurs auditions des candidats à la présidentielle sur la politique de la ville

 

Les maires d’Ile-de-France lancent leurs auditions des candidats à la présidentielle sur la politique de la ville

Sollicités par Valérie Pécresse, des élus de l’Association des Maires d’Ile-de-France (AMIF) et de Ville & Banlieue ont rencontré mardi 8 février la candidate et son équipe pour échanger sur le quotidien et l’avenir des quartiers populaires. Cette rencontre s’inscrit dans un travail de fond rendu public par la diffusion d’une tribune signée par 106 maires et associations de terrain, et de 7 propositions formulées par l’AMIF pour renforcer la politique de la ville.

Fin janvier, l’AMIF et Ville & Banlieue ont initié une tribune signée par 106 maires et associations de terrain visant à interpeller les candidats à la Présidence de la République française sur les quartiers populaires. Ces derniers ont également été destinataires des propositions publiées par le groupe de travail de l’AMIF piloté par Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers (92).

Sollicitée par l’équipe de Valérie Pécresse, une délégation pluraliste composée de Stéphane Beaudet, président de l’AMIF et maire d’Évry-Courcouronnes (91), Rolin Cranoly, maire de Gagny (93), Catherine Arenou, maire de Chanteloup-les-Vignes (78), Philippe Rio, maire de Grigny (91), Brice Rabaste, maire de Chelles (77), Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marne (94) et Sophie Rigault, maire de Saint-Michel-sur-Orge (91), s’est rendue au QG de campagne de la candidate.

« Sauf pour les stigmatiser, les quartiers populaires sont absents du débat public. Nous avons fait avancer les choses de manière significative ces 20 dernières années, mais il nous reste du travail » a introduit Stéphane Beaudet. Plusieurs sujets sont alors ressortis des échanges.

  • Le rôle des maires

« Il faut valoriser le couple maire / Premier ministre » a reconnu Jean-François Copé, le référent de la candidate sur la thématique politique de la ville, et maire de Meaux (77). Les maires jouent un rôle central dans la politique de la ville, et il apparaît nécessaire d’en faire un sujet prioritaire du prochain quinquennat.

Catherine Arenou veut ainsi « changer de méthode » : les appels à projets ne sont pas appropriés dans la mesure où ils ne permettent pas un financement stable et pérenne des dispositifs. La maire de Chanteloup-les-Vignes souhaite que soit privilégié un système d’expérimentation locale. « S’il n’y avait pas de solution, nos quartiers auraient explosé depuis bien longtemps ». Au gouvernement de faire confiance au savoir-faire des élus de terrain.

  • L’éducation, la police et la justice

« La société doit changer de regard sur nos quartiers populaires » pour Philippe Rio. Les trois piliers de la République « école, police, justice » devront être au cœur de la politique à construire avec le futur gouvernement.

Le poids financier des dépenses liées à la forte proportion de jeunes dans les quartiers populaires est plus important que dans d’autres communes. Or ni la moyenne d’âge, ni les invisibles de ces quartiers ne sont pris en compte dans le recensement de la population par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Les dotations qui en découlent sont ainsi insuffisantes pour cette population qui accède plus difficilement aux services publics.

Stéphane Beaudet a par ailleurs souligné la nécessité d’offrir de la constance aux politiques publiques. L’urgence est aujourd’hui de revoir les contrats de ville, qui sont prolongés dans des conditions qui risquent d’entraîner la discontinuité des dispositifs existants.

Enfin, une justice des mineurs réactive et adaptée à la vie des quartiers est indispensable, a alerté Philippe Rio. « Délivrer des peines un an après l’infraction, ce n’est pas constructif ».

  • La transition écologique, l’attractivité et la mixité sociale

« On ne les consulte pas, mais aujourd’hui, les habitants sont prêts à être impliqués dans la transition écologique » a affirmé Rolin Cranoly. Tirer ces populations vers le haut permet de lutter contre la précarité énergétique, dont les habitants de copropriétés dégradées sont les premières cibles. Ces copropriétés doivent être soutenues pour éviter leur enlisement dans des dynamiques de paupérisation.

Par ailleurs, beaucoup de jeunes diplômés sont motivés pour entreprendre dans les quartiers où ils ont grandi. Leur donner les moyens de leurs ambitions revalorisera le territoire. L’activité économique dans ces quartiers est nécessaire pour accroître leur attractivité et favoriser la mixité sociale.

« Nos quartiers sont d’une richesse incroyable, conclut Stéphane Beaudet, il est nécessaire d’agir pour l’avenir de leurs habitants ».

L’AMIF et Ville & Banlieue lancent un appel aux autres candidats à la Présidence de la République française pour échanger sur la politique de la ville et les solutions pour l’avenir des quartiers populaires.

Retrouvez le communiqué de presse en version PDF ici. 

Contact presse :
Emilie Pouch – epouch@amif.asso.fr – 07 88 32 45 14