Un plan anti-pollution de la Mairie de Paris centré sur les transports

Selon Airparif, chaque année, 1 à 4 millions de Franciliens seraient potentiellement exposés à des niveaux de pollution ne respectant pas la réglementation. Les populations les plus concernées par la pollution chronique sont les habitants de Paris, des départements de la petite Couronne et des zones urbaines de la grande Couronne, ainsi que ceux qui vivent près des grands axes de circulation.

Aujourd’hui, les risques sanitaires liés à la pollution de l’air sont bien connus. En 2012, une étude de la Commission des comptes de l’économie et de l’environnement a évalué entre 20 et 30 milliards d’euros par an le coût des dommages sanitaires de la pollution (décès prématurés, hospitalisation, bronchites chroniques, journées d’activité restreinte) pour la France métropolitaine. Depuis 2013, la pollution de l’air extérieur est classée parmi les « cancérogènes certains pour les humains » par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Et la Commission européenne chiffre à 42 000 morts prématurés en France. Les pics de pollution sont en partie responsables du déclenchement des crises d’asthme, de bronchite chronique, des cancers du poumon, d’accidents vasculaires cérébral ou encore des infarctus du myocarde. Selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), 95% de l’impact sanitaire de la pollution de l’air résulte de la pollution quotidienne.

Parmi les causes de la pollution souvent évoquées, la principale source provient du trafic automobile. En France, les véhicules diesel les plus polluants, datant d’avant 2000, sont au nombre de 19 millions, soit 27% du parc automobile en circulation. Quant aux filtres à particules, ils concentrent seulement 15% du parc automobile français. A Paris et dans la petite couronne, près de 30% de la population vit à moins de 75 mètres d’un axe à fort trafic routier (plus de 10 000 véhicules par jour).

Face à ces chiffres alarmants, la Ville de Paris a décidé de s’emparer de cette question de la pollution de l’air en mettant en place un « Plan pour la qualité de l’air ». Voté à l’unanimité par le Conseil de Paris en février 2015, ce plan entrera dans une nouvelle phase à compter du 1er juillet 2016. Il articule un ensemble de mesures permettant d’accompagner les particuliers ainsi que les professionnels vers une mobilité moins émettrice de polluants (mise en place d’infrastructures cyclables, développement de nouvelles offres en transports en commun, encouragement de la mobilité électrique, promotion des services d’autopartage ainsi qu’interdiction progressive de véhicules polluants). En septembre dernier, la Mairie de Paris avait interdit la circulation des véhicules poids lourds, autocars et autobus ne répondant à la norme euro 3 (véhicules mis en service avant le 1er octobre 2001). A partir du 1er juillet 2016, une nouvelle étape sera franchie : les mesures s’étendent aux véhicules particuliers et aux véhicules utilitaires légers. Les véhicules particuliers et les camionnettes mis en service avant le 1er octobre 1997 (norme euro 2), ainsi que les deux roues motorisés mis en service avant le 1er juin 1999 auront l’interdiction de circuler les jours de la semaine entre 8h et 20h sur le territoire parisien intramuros. Cependant, les Bois et le périphérique ne sont pas concernés par cette mesure. La Ville de Paris compte approfondir ce plan et on devrait voir émerger d’autres réglementations entre 2017 et 2020, après la publication des textes d’application de la loi de transition énergétique relatifs aux zones à circulation restreinte.